J’ai installé une caméra cachée dans mon magasin — et ce que j’ai vu a brisé tout ce en quoi je croyais

Je tiens une petite boutique de quartier à Nantes. Rien d’extravagant : journaux, friandises, quelques produits du quotidien, et surtout, une clientèle fidèle. Des visages que je vois chaque jour depuis plus de dix ans. Des gens que je tutoie. Que j’appelle par leur prénom.

Mais depuis quelque temps, quelque chose n’allait pas.

Les comptes ne collaient plus.
Des articles disparaissaient. Parfois, la caisse était plus légère de quelques euros. Rien de flagrant… mais assez pour que je sente que quelqu’un jouait un double jeu.

Alors, à contrecœur, j’ai installé une petite caméra, bien dissimulée derrière les boîtes de mouchoirs près du comptoir.

Et j’ai attendu.


Les premières images ne montraient rien d’inquiétant. Des clients qui plaisantent, qui paient, qui sortent.
Puis, au troisième jour de visionnage, j’ai vu quelque chose.

Ma stagiaire. Léa. 19 ans.
Souriante, gentille, studieuse. Je l’avais recommandée moi-même pour une bourse. Elle me rappelait ma propre fille.

Sur la vidéo, elle regardait autour d’elle. Personne.
Puis, elle a ouvert la caisse, pris un billet de 10 €, et l’a glissé dans sa manche.
Calmement. Sans hésiter.

Le lendemain, elle a recommencé.
Et le jour d’après.


Je n’arrivais pas à y croire.
Je l’ai confrontée. D’abord gentiment, espérant une explication.

Elle a nié.
J’ai montré la vidéo.
Alors elle s’est effondrée.

Entre deux sanglots, elle a tout avoué. Sa mère au chômage. Les factures. Son frère malade. Et la honte. La honte d’avoir cru qu’un billet de 10 € ne ferait de mal à personne.

Je ne l’ai pas dénoncée.
Mais je l’ai renvoyée.
Le cœur en miettes.


Depuis, j’ai désinstallé la caméra. Pas parce que je n’ai plus peur…
Mais parce que je ne veux plus voir ce genre de vérité.

Et parce que parfois, ce qu’on ne voit pas est plus facile à pardonner que ce qu’on enregistre noir sur blanc.

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